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Bercail des âmes en buée - Page 4

  • à celle...

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    Savez-vous au moins combien je l’aime… combien elle est ce doux fragile en moi... parfois

     

     

     

    comme l’animal apeuré tremble entre les mains de l’humain

    c’est un affleurement d’eau, un bruissement de feuillage, un imperceptible qui chaque jour pourtant nous conduit à ne plus entendre, ne plus voir, ne plus sentir, un  presque rien un inaudible que chaque jour on oublie tant c’est infime… par paresse, par inéluctable…

     

    Savez-vous aussi parfois combien je doute ? combien je pleure de ne pas être sûr ? combien je me lamente et me poignarde… combien alors je suis coupable…

     

    Savez vous enfin combien j’exècre ce mot d’amour, cet inventé, cet absolu qui nous aspire et nous répète sans cesse de laisser s’échapper la demi teinte, le presque vrai. Combien je hais de croire au paradis (au père Noël ?) alors… en notre évidemment destination vers limbes magnifiques… nos châteaux forts d’enfance, nos rêves de merveilleux…

    O oui, comme j’exècre ces mirages mis en tête, comme billes de porcelaine qui bringuebalent en nous, miroirs d’alouette…

    Aimer est comme croire en Dieu : une infatigable rigueur toujours remise en cause, aimer est une litanie, un exercice vital, une génuflexion.

     

    Et je prie comme j’embrasse sa bouche pour ne pas oublier que jamais et pour toujours je lui ai promis de ne rien lui promettre.

     

    Je l’aime comme Pascal a pris le parti de la foi…

     

    Je l’aime comme un pari.

     

    Je l’aime par ce qu’elle me sauve, je l’aime par jeu, pour sa folie et par raison, parce qu’il faut bien…, parce que le pire malgré tout serait que cet inventé, ce mirage, ce pas croyable, cet amour n’aie jamais existé ou n’existe jamais plus.

     

     

     

  • Ou le diable -qui sait ?- peu m'importe...

    huppert22.jpgJ'aime les combats d'impossible, les sommets d'altitudes, les belles garces.

    Moucheron, hanneton, plumetis de rien ou si peu, tout en minuscule, j'ai toujours eu l'art des cognages de lion, des aplatissements, des battages à plate couture. Moi, bras nu, technique de Don Quichotte, sabre au clair et tête nue. Elle fière, altière, princesse sur trône assurée, bardée de milles armées et soldats vaillants ou entraînés. Jeanne d'arc en son armure, vierge de compassion.

    Là voila...enfin! Chevelure aux yeux, captivante, poumons aux vents, lèvres assassines, cuisses sanguines, vêtue seulement d'un jupon  et dessous, brassière de petit matin aux pieds nus, teinte crème sur fesses rebondies. Mutine , friponne, elle me sourit. Elle est sur le carreau, demi nue. Brune si brune, peau d'albâtre et perfide, leste  de reins, souple de hanches nues, ma gymnaste, douce acrobate , mon arachnide qui dans sa toile m'attire, m'enrubanne, son suc délicieux me fait nappage...

    Ou bien encore celle d'hiver, bottée, éphémère, courant main en main sous la pluie d'après cinéma... chapeau mou jusqu'aux yeux , crayon noir, bulle de garce, impertinente , tentatrice qui m'embrasse comme une enfant dit-elle, mais à pleine bouche sous le porche de la rue droite. Moyen-âge de sa sorcellerie. J'entends les pas sur le pavé. C'est eux déjà. Mes bourreaux, mes bourreaux de demain qui viennent m'emmener, mes agneaux, mes grands libérateurs, coupant mon col, m'offrant mon dernier tabac. J'expire enfin, souffle court. Dieu que c'est bon. Aimer l'impossible, goûter l'improbable, fruit interdit, paradisiaque Circée, rouge angelotte...

    Garnie de douceur, succulence de son goût, ampleur de sa chair...

    Ainsi, me suis-je adonné, sans doute au début par mégarde tout autant que par méprise, à toutes causes perdues d'avance,  amours vaines, incendiaires en carapate, petites voleuses singulières, diablesses de damnation ou autres bretonnes insaisissables. J'ai joué, souvent perdu et tant mieux.

    Etre vaincu n'est rien quand c'est par Dieu lui-même.. ou le diable -qui sait ?- peu m'importe...

  • trash-yéyé aussi

    l'idée des ruptures me plait... des fins de siècles, des morts d'amour, des finistères...

    Tout comme les naissances d'amour, leur rupture en est le duvet doux, délicat, son palpitement de vie, son indice, sa trace. Déjà, son vestige.

    J'aime ces mots à elle, yeux baissés mi honteuse-tout mépris et qui efface d'un souffle de voix tout ce qui brutalement ne se nomme plus que "passé".

    J'aime l'instant où finit le lien précis, rare, avec elle, la belle d'avant là, l'amoureuse partie, l'infidèle, la perdue, la salope, la -plus jamais aimante... mais tu m'entends ? plus jamais !-.

    J'aime ce sentiment, vu revu, rabâché, ce truc vulgaire, commun, ces mêmes verbes, ces mêmes lâchetés de tous et de tous temps... cette easy  mélodie, ce gentil yéyé des fins d'amours

    J'aime le trash de ses larmes... à elle, après les miennes, qu'elle voit bien ma douleur la garce.

    J'aime ces insomnies, ces anonymes appels en pleine lune, cet envahissement de mots écrits pour qu'elle mesure le dégât... et elle déjà enfuie, ailleurs.

    J'aime après ces espoirs sans espoir, ces fins interminables, ces adieux qui ne se disent pas, ces élans d'épiderme encore, ces choses venues d'hormones. C'est ta bouche qui me plait, c'est ton ventre qui me manque, c'est ta queue que j'aimais bien, en moi. Mais c'est fini. Plus jamais après là... tout de suite.

    J'aime ces formes de pardon, j'aime mes pleurs sans fin, comme un enfant, j'aime mes mots d'orgueil.

    J'aime alors son abandon (l'autre) pas celui du début qu'est victoire... mais l'autre, celui qui laisse seul.

    J'aime le temps qui passe et  qui rend évident cette sublime découverte: l'amour ne se tait pas, il persiste, revêche au mortel. Même lointaine, quittée, sourde ou muette, celle d'hier est là toujours, l'aimée parmi les autres.

    C'est ma première et seule vision de "polyamour".. qui fait que la bouche pleine de sang murmurant notre "c'est dégueulasse"à  nous, l'on sait aussi que l'amour s'accumule inéxorable, inextinguible, multiple, infini.