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Bercail des âmes en buée

  • Quand, bientôt, nous saurons qu’il demeure une véritable humanité.

     

    Là, dans un recoin, dans ce sourire, dans ces mots échangés un soir d’été autour de quelques verres de vins multicolores. Une table branlante, fragile, des êtres autour de cette table, des regards, des ambigus, des « on ne sait »…la sensation pourtant d’être comme en famille. Là. Réuni non par hasard, ou par désir commun.

     

    Des êtres qui ne se connaissent pas ou pas vraiment. Des êtres qui font ce chemin étrange, séculaire, d’écrire, mais ensemble. Main dans la main. L’âme timide qui n’ose dire tout à fait. Des êtres qui viennent au beau milieu du soleil. Ils disent : nous allons prendre le temps de cela. Nous allons faire cela : ne rien faire, ne rien faire sauf d’écrire, c’est-à-dire ne rien faire vraiment. Juste regarder le monde. Nous regarder avec hauteur, bienveillance, l’un l’autre, ne pas nous juger ou alors juste pour rire. Puis écrire, ne rien faire donc. Ne rien faire et ainsi faire l’essentiel du monde, le geste de donner vie.

     

    Ce n’est rien, vraiment rien, une plume d’oiseau qui traverse,et c’est tout à la fois. Rien du tout. Tout de rien.

     

    D’un instant un éternel, d’une semaine un immense… une traversée de légèreté, inutile, fondamentale. Vive.

     

    C’est au creux d’un vallon alors. Soleil d’après-midi, au beau milieu du soleil. Des chaises pour s’assoir, des tables pour boire, être heureux, écrire, écouter, faire le monde.

     

    Des chambres pour le repos et l’apaisement de soi. S’isoler aussi pour mieux naître au monde.

     

    On entend des animaux arrivés jusque-là, de grands chevaux de chair vieillie, des bêtes épuisées, des oiseaux, des insectes, de minuscules choses. L’été. Un milliardième été et pourtant un autre. Différent.

     

    Assis sur un bord de fenêtre, à l’étage, à écouter des babillages comme des murmures, puis des éclats de rire ou bien de voix, des éclats de soi que l’on donne comme cela. Inadvertance, baisse de garde. Doucement, sans même le savoir. Des murmures de voix, des froissements de soi.

     

    Des siestes. Puis marcher au long d’un chemin inconnu avec l’envie de se perdre pour se tenir la main comme par nature, comme va de soi. L’entendre (l’autre) parler de son intime. S’émerveiller et ne s’étonner de presque rien. Ce presque rien qui nous lie, nous relie, délie nos masques, pallie nos failles.

     

    Vois. Je te l’offre. Je t’offre un peu de moi, de mon intime, de mon secret, de mon fragile. Tout ce barda qui m’encombre pourtant et fait de moi ce que je suis et m’ôte le possible d’être ce que je rêve.

     

    Je te les donne ces secrets que je couche sur le papier, la nuit. En principe c’est là que je vis : dans le secret et l’intime de la nuit. Personne ne me voit faire cela. Ecrire le profond, le très-bas… j’écris. Comme on dit : j’écris. Mais ce n’est rien de dire cela. J’écris l’intime, ce que je ne sais montrer, parler ou même chuchoter. J’écris mon amour pour le monde rare. J’écris mon rêver d’aimer les gens.

     

    J’écris leur admirable.

     

    Et là, je te le donne sans rien dire. Sans commenter, sans fanfaron ou presque. Et après, je rougis sans vergogne à te dire tout cela en silence.

     

    Merci pour vos histoires, vos parcours, vos beautés intérieures, vos immensités de presque rien. Ces petits bouts de quelques jours.

     

    Déjà, parfois, le soir, je cherche une présence amie. L’envie de croiser un regard, un complice. Mes oreilles languissent vos discours doctes, emplis, sereins, simples ou sensibles.

     

    J’ai aimé être avec vous.

  • Au ciel de Guayaquil

     

    Une pièce sombre. Un bureau au milieu de cette pièce avec une seule fenêtre. Une lampe posée sur le bureau éclaire les visages d’un homme et d’une femme assis chacun d’un coté du bureau. La femme semble prendre des notes sur un cahier posé devant elle.

     

     

     

    Elle Comment en êtes-vous arrivé là ?

     

    Lui comment j’en suis arrivé là ? 

     

    Elle  oui 

     

    Lui vous voulez dire  ici ? 

     

    Elle non là… comment en êtes-vous arrivé là…  

     

    Lui je suis désolé… je ne comprends pas 

     

    Elle Ce n’est pas grave. Je vais reprendre. 

     

    Lui oui s’il vous plait 

     

    Elle je vais reprendre et je reprendrai chaque fois : dès que quelque chose vous paraîtra étrange ou étranger, il vous suffira pour cela de me le signaler. Simplement. Ne vous inquiétez pas. Nous ne sommes pas vos ennemis, croyez-moi.

     

    Lui (inquiet) ah… 

     

    Elle donc je reprends: comment en êtes-vous arrivé là… je veux dire, à cette situation ? Vous savez cette nécessité de fuir, vous échapper. 

     

    Lui ah…ça      

     

    Elle oui ça 

     

    Lui (silence) Je ne sais plus…  

     

    Elle (étonnée et insistante) vous ne savez plus ? 

     

    Lui non,je ne sais plus 

     

    Elle Je ne vous crois pas à vrai dire 

     

    Lui pourtant 

     

    Elle Je ne vous crois pas. On n’oublie pas ce genre de choses. On n’oublie pas pourquoi rien d’autre n’est possible que de partir et s’enfuir.

     

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  • Quand, bientôt, nous saurons qu’il demeure une véritable humanité

     

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    "Là, dans un recoin, dans ce sourire, dans ces mots échangés un soir d’été autour de quelques verres de vins multicolores. Une table branlante, fragile, des êtres autour de cette table, des regards, des ambigus, des « on ne sait »…la sensation pourtant d’être comme en famille. Là. Réunis non par hasard, mais par désir commun.

    Des êtres qui ne se connaissent pas ou pas vraiment. Des êtres qui font ce chemin étrange, séculaire, d’écrire, mais ensemble. Main dans la main. L’âme timide qui n’ose dire tout à fait. Des êtres qui viennent au beau milieu du soleil. Ils disent : nous allons prendre le temps de cela. Nous allons faire cela : ne rien faire, ne rien faire sauf d’écrire, c’est-à-dire ne rien faire vraiment. Juste regarder le monde. Nous regarder avec hauteur, bienveillance, l’un l’autre, ne pas nous juger ou alors juste pour rire. Puis écrire, ne rien faire donc. Ne rien faire et ainsi faire l’essentiel du monde, le geste de donner vie.

    Ce n’est rien, vraiment rien, une plume d’oiseau qui traverse,et c’est tout à la fois. Rien du tout. Tout de rien.

    D’un instant un éternel, d’une semaine un immense… une traversée de légèreté, inutile, fondamentale. Vive.

    C’est au creux d’un vallon alors. Soleil d’après-midi, au beau milieu du soleil. Des chaises pour s’assoir, des tables pour boire, être heureux, écrire, écouter, faire le monde.

    Des chambres pour le repos et l’apaisement de soi. S’isoler aussi pour mieux naître au monde.

    On entend des animaux arrivés jusque-là, de grands chevaux de chair vieillie, des bêtes épuisées, des oiseaux, des insectes, de minuscules choses. L’été. Un milliardième été et pourtant un autre. Différent.

    Assis sur un bord de fenêtre, à l’étage, à écouter des babillages comme des murmures, puis des éclats de rire ou bien de voix, des éclats de soi que l’on donne comme cela. Inadvertance, baisse de garde. Doucement, sans même le savoir. Des murmures de voix, des froissements de soi.

    Des siestes. Puis marcher au long d’un chemin inconnu avec l’envie de se perdre pour se tenir la main comme par nature, comme va de soi. L’entendre (l’autre) parler de son intime. S’émerveiller et ne s’étonner de presque rien. Ce presque rien qui nous lie, nous relie, délie nos masques, pallie nos failles.

    Vois. Je te l’offre. Je t’offre un peu de moi, de mon intime, de mon secret, de mon fragile. Tout ce barda qui m’encombre pourtant et fait de moi ce que je suis et m’ôte le possible d’être ce que je rêve.

    Je te les donne ces secrets que je couche sur le papier, la nuit. En principe c’est là que je vis : dans le secret et l’intime de la nuit. Personne ne me voit faire cela. Ecrire le profond, le très-bas… j’écris. Comme on dit : j’écris. Mais ce n’est rien de dire cela. J’écris l’intime, ce que je ne sais montrer, parler ou même chuchoter. J’écris mon amour pour le monde rare. J’écris mon rêver d’aimer les gens.

    J’écris leur admirable.

    Et là, je te le donne sans rien dire. Sans commenter, sans fanfaron ou presque. Et après, je rougis sans vergogne à te dire tout cela en silence.

    Merci pour vos histoires, vos parcours, vos beautés intérieures, vos immensités de presque rien. Ces petits bouts de quelques jours.

    Déjà, parfois, le soir, je cherche une présence amie. L’envie de croiser un regard, un complice. Mes oreilles languissent vos discours doctes, emplis, sereins, simples ou sensibles.

    J’ai aimé être avec vous."