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  • Au souvenir de votre langue

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    A votre langue torture de moi, de mes précipices de désir qui me faisait rester là au bord de moi, comme enfant roi à l’aube d’être, comme agneau, naissance de loutre effarée.

    A cet objet d’entrelacs aux fonctions diverses et magnifiques comme me dire votre désir, mouiller vos lèvres ingénues, me murmurer vos secrets d’autrefois.

    A cet appareil de mentir, et de dévorement de moi tout à la fois.

    A cet animal délicat.

    A ce que de vous elle laissa en moi, comme pyramides d’Egypte pour mille siècles sans trépas, empire à pas feutré, joug somnolent, indolente soumission…

    A son artifice adroit.

    A sa pulpe venimeuse, qui abreuvait ma quête d’autrefois.

    A sa verve.

    A sa naïve parole, aux mots tracés par ses courbes, ses figures, circonvolutions énigmatiques et joliment habiles qui me disaient l’intime de vous.

    A sa promesse d’autres parcours plus étroits, chemin de courses effrénées, en chevauchement ambigu, contigu, vers votre secret endroit.

    A sa langueur d’assassine, noire comme araignée, sous tissu de dentelle fine.

     

    J’ai toujours dans l’œil de ma mémoire -en pénombre- votre buste droit, odalisque bambine que mon stratagème avait rapproché de moi, tout à coup s’abattant… puis votre langue cherchant la mienne pour me dire tout ce que l’on ne dit pas jamais.

     

    Le temps passe pourtant.

  • à celle...

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    Savez-vous au moins combien je l’aime… combien elle est ce doux fragile en moi... parfois

     

     

     

    comme l’animal apeuré tremble entre les mains de l’humain

    c’est un affleurement d’eau, un bruissement de feuillage, un imperceptible qui chaque jour pourtant nous conduit à ne plus entendre, ne plus voir, ne plus sentir, un  presque rien un inaudible que chaque jour on oublie tant c’est infime… par paresse, par inéluctable…

     

    Savez-vous aussi parfois combien je doute ? combien je pleure de ne pas être sûr ? combien je me lamente et me poignarde… combien alors je suis coupable…

     

    Savez vous enfin combien j’exècre ce mot d’amour, cet inventé, cet absolu qui nous aspire et nous répète sans cesse de laisser s’échapper la demi teinte, le presque vrai. Combien je hais de croire au paradis (au père Noël ?) alors… en notre évidemment destination vers limbes magnifiques… nos châteaux forts d’enfance, nos rêves de merveilleux…

    O oui, comme j’exècre ces mirages mis en tête, comme billes de porcelaine qui bringuebalent en nous, miroirs d’alouette…

    Aimer est comme croire en Dieu : une infatigable rigueur toujours remise en cause, aimer est une litanie, un exercice vital, une génuflexion.

     

    Et je prie comme j’embrasse sa bouche pour ne pas oublier que jamais et pour toujours je lui ai promis de ne rien lui promettre.

     

    Je l’aime comme Pascal a pris le parti de la foi…

     

    Je l’aime comme un pari.

     

    Je l’aime par ce qu’elle me sauve, je l’aime par jeu, pour sa folie et par raison, parce qu’il faut bien…, parce que le pire malgré tout serait que cet inventé, ce mirage, ce pas croyable, cet amour n’aie jamais existé ou n’existe jamais plus.