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Bercail des âmes en buée - Page 2

  • Un jour, nous changerons le monde.

     

    Voila approximativement 1234 années, 7 mois, 22 jours et 8 heures que je n’avais pas connu avec intensité ce sentiment d’ennui, de « bout des choses » qui m’étreint en ce jour.

     

    Le chat miaule par terre.

     

    Des animaux (connus) geignent de leur défaite d’urne ou éructent de leur joie nationale à 3 mètres de moi au milieu des images couleurs.

     

    Ai-je encore du désir ?

     

    Oui évidemment par bribes (songer à bannir ce mot de mon vocabulaire), du désir oui… mais peu d’espoir.

     

    Dieu merci, il y a des sous-ensembles au désir aussi qui agissent comme lieux de résistance: désirer son corps, désirer qu’elle me dise je t’aime, désirer qu’elle soit heureuse, un désir de chaleur, diffus, resté là malgré tout donc, malgré le temps qui passe. Un désir d’être dans ce temps de bonheur, alternatif, subtil.

     

    Au-delà peu d’espoir, pas comme avant, quand j’avais un nombre d’ans raisonnable ( ? 20 peut-être… et encore…).

     

    L’espoir c’est la croyance. Cela m’effraie parfois de ne plus croire.

     

    L’autre jour, cette discussion avec la jeune J. qui a l’âge encore de ne pas savoir ce qu’est de ne plus croire, et qui ne peut (encore) se résoudre à être abattue, désabusée, lassée.

     

    Elle ne comprenait pas comment, moi, j’en étais parvenu à ne plus me déplacer pour glisser un bulletin dans une boite à fente.

     

    Moi je le comprends, moi je le regrette, moi je l’explique. Mais bon.

     

    Je lui ai bien parlé de la révolte plutôt que l’élection. Je lui ai bien parlé qu’entre nous (les vrais gens) il se passait bien plus de choses belles, je lui ai bien parlé que l’espoir (tiens ?) était là, dans ce réseau qui se tisserait un jour, ce pouvoir repris à la démocratie, cette façon de changer le monde par le début, le très bas (comme dirait Bobin) et non par le sommet de leur mépris. Mais ai-je encore même cet espoir ?

     

    Un jour nous changerons le monde en mettant doucement un pied devant l’autre, puis un autre, en cessant d’écouter ceux qui disent savoir, tous ces marchands du temple, ces abjects…

     

    Un jour nous changerons le monde, doucement.

  • On reste, Dieu merci, à la merci d'un conifère


     

    Comment dire que les blessures s’estompent, faiblissent jusqu’à n’être plus. Elles sont là à jamais, faisant de nous ces êtres  éternels.

    Comment dire qu’il n’y a plus rien après…

    Je ne vois rien de plus clair qu’essayer encore, chuter à nouveau, saisir une chair, s’inonder de regards purs.

    Je ne vois rien de plus clair que l’incertaine certitude que le cœur à nouveau résurrecte, frémit.

    Il y a, là-bas, forcément, un lieu précis ou je m’assois, épuisé de soleil, un lieu précis ou je l’attends.

     

    On gagne, on perd…

     

  • au coeur du bercail...

    Roche_Tuiliere_et_Sanadoire.jpg 

     

    Tu viens ?

     

    Comme un frôlement de rivière, les yeux plantés, ébahis mais sereins, nos souffles vers l’immense.

    A nos pieds le lieu du culte passager, comme un lieu d’habitude, d’enfance, une terre ou l’on se reconnait, ou l’on est bien, assis face au vide, à regarder sans cesse.

    On pourrait rester là pendant des siècles.

    Je vois lapins, forêts denses, clairières et loutres, milliers d’insectes agrippant le soleil. Au loin le bercail de notre ami imaginaire qu’on distingue près de l’arbre.

     

    Futile-pèlerinage en hommage de nos souvenirs vibrants. Pas ensemble mais les mêmes, un peu. La voix du berger éternel, le parfum sonore de sa guitare mille fois écouté.

    Foule d’orties. Un craquement de bois.

    Le frôlement de votre hanche, en vain. Désolé (c’est difficile de résister).

     

    Bien.

     

     

    Où es-tu ?

     

    Couchés loin de l’autre, sous l’astre d’auvergne. Vous étiez là sans doute, emmurée, pas éprise de peau, ni de tendre, ni de moi forcément.

    J’entends des battements de cœur mais pour rien. Le cours inutile des choses ? Je ne  voudrai pas d’une vie pour rien… mais peut-être je finirai par m’y résoudre, vie d’ermite, lointain, hautain, supérieur. Merde. Je me dégoute parfois.

    Jouer à se jeter de l’eau…

     

    Et après ?

     

    Je lis votre écriture. J’aime bien. Serons-nous amis ?

    L’amitié est fragile, indicible, plus précieuse encore qu’un je t’aime.